Terre mère   Bienvenue sur:
 
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Mon esprit léger comme
la brume du petit matin
s'élève jusqu'au divin cosmique,
Je salue l'univers qui palpite en moi.
Je remercie la lumière qui éclaire
chacune de mes cellules.

Je célèbre la vie
qui vibre sur toute
la Terre-mère,
dans toute la nature,
en chacune de ses créatures
et j'embrasse l'énergie sacrée
qui parcourt toute chose.


Je remercie pour tous les dons reçus,
pour mes frères et sœurs les humains,
les arbres, les fleurs, les animaux :
pour les fruits, les herbes de la médecine
et pour tous les éléments,
air, eau, terre, feu,
qui nous soutiennent
et dont nous sommes formés.

J'envoie tout l'amour
dont je suis porteuse
pour que le lien bienfaisant
entre moi et les autres,
entre moi et l'univers,
entre l'univers et les autres,
puisse se renforcer ;
pour que cet amour puisse alimenter
la source de la quintessence.

Que mes actes et mes intentions
soient une contribution significative
pour un changement vers le bien,
vers le respect et vers la paix.
Que ma fragilité et ma misère
soient le pont pour accepter
et pardonner la misère d'autrui.
Que mon évolution spirituelle
soit une participation manifeste
à l'élévation spirituelle
de toute l’humanité.

Que ce jour nouveau
qui s'offre à moi
puisse voir mes pieds
parcourir un chemin d'amour,
puisse voir mon cœur
s'ouvrir à la bienveillance
et mon âme se remplir
d'immense gratitude.


-Nadine Léon


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Chardons et pivoines

Recension de Nadine Léon, publiée dans la Revue du tanka francophone n° 50

Chardons et pivoines rassemblent 10 poètes avec une compilation de 100 tankas pour chaque auteur. Ce recueil est donc composé de mille poèmes et d’une trentaine d’autres en ajout. Distribuées par thèmes, les suites de tankas ont pour sujet les saisons (le printemps, l'été, l'automne, l'hiver) auxquelles s'ajoutent les paysages, les voyages, l'enfance et les amours, ainsi que les mélanges. La récolte comporte également la postface "Du sens" de Alhama Garcia.

Cet ouvrage collectif s’inspire au traditionnel Cent-tanka (hyakushû-uta) japonais. Sans toutefois perdre le sens de l’humilité, il rappellera le Kokin-shû, Recueil de poèmes japonais d’hier et d’aujourd’hui, compilé vers 905 et contenant mille cent onze poèmes.

Dans une préface japonaise du Kokin-shû, on peut lire :« La poésie du Yamato a pour semence le cœur humain et s’épanouit en une myriade de feuilles, les mots. » Il s’agit de réaliser une conjugaison harmonieuse entre le fond et la forme, le cœur et l’expression, tout en restant dans un même discours narratif. Le cœur ( kokoro) en japonais désigne à la fois le sentiment, l’intellect et l’esprit. Kotoba, formé des kanji (koto) parole et (ba) feuille concerne la forme : les mots, l’expression orale ou écrite, le langage. Ce poème bref est traditionnellement prononcé à voix-haute. En effet dans le mot tanka, tan signifie court, ka signifie chant, un chant court qui se manifeste à travers le rythme magique de 5/7/5 -7/7 syllabes et la musicalité des sons.
Parmi les plus de 1000 tankas de Chardons et pivoines on trouvera toutes les nuances des émotions, de la joie à la tristesse, de l’émerveillement à la nostalgie, de l’ironie à l’expression des sentiments les plus graves. Toutes surgissent de l’authenticité d’un propre ressenti en confrontation avec la nature, avec un moment vécu dans le présent ou bien appartenant à nos souvenirs ou à nos rêveries, ou encore en relation d’empathie avec un fait d’actualité.

« Impalpable instant un je-ne-sais-quoi futile dans l’air du matin
un oiseau a gazouillé la joie du monde m’emplit »

Claudine Baissière (Printemps – 2, page 32)

« Ils vont pas à pas des rides plein leur sourire le temps leur complice
dans les yeux tout l’infini de ceux qui ont vu la mer »

Marlène Alexa (Amour – 8, page 24)

« Bien malgré elle la rivière sert de frontière entre les deux villes
le pont seul ne suffit pas à combattre la haine »

Daniel Birnbaum (Voyages – 9, page 88)

De part sa richesse en contenu et en quantité, c’est un ouvrage à tenir à portée de main, pour ne lire qu’un poème, au maximum une page, à la fois et se laisser envahir par son pouvoir d’évocation. Personnellement j’ouvre ce livre au hasard et j’attends qu’un tanka m’appelle pour m’y attarder. Il me parlera, me touchera ou m’émerveillera selon mon état d’âme du moment.

« Silence attiédi d’une fin de jour d’avril les pensées dérivent
le mouvement de l’écume les ramène sur le sable »

Sido Talut (Printemps – 4, page 116)

« Haut dans la ramure prospèrent vers le soleil les lichens gris-vert
leur longévité s’allie à la lenteur des forêts »

Françoise Deniaud-Lelièvre (Paysages – 10, page 145)

Au cœur de chaque thème, les tankas s’accordent en suivant une certaine progression, cependant chacun rayonne d'une aura qui lui est propre. Chaque texte est une rencontre entre l'expression de l'auteur et l'imaginaire du lecteur. Leurs deux sensibilités pourraient alors entrer en résonance. L’auteur révélant chaque fois un peu de soi à l’autre, peut-être que ces poèmes révéleront au lecteur une partie de lui-même. En allant à la découverte de l’autre à travers son écriture, c’est parfois un aspect de moi-même que je découvre.

« Au pied de cet arbre l’immensité de ton âme se dépose encore
mes pensées à la recherche de ton cœur resté ouvert »

Patrick Simon (Paysages – 9, page 205)

« Merci à la pluie merci au froid et au vent qui vient de la terre
ses amis nous parlent d’elle qui l’entend a des frissons »

André Cayrel (Hiver – 2, page 100)

S’émouvoir, entrer en vibration de syntonie. Ou tout simplement se laisser dépayser par une voix autre que la sienne.
« Pluie ocre de mai un peu de sable en exil pour l’enfant Targui*
notre étang d’entre les terres sait bien qu’il n’a qu’une rive »

Jacques Ferlay (Printemps – 4, page 156) *du peuples des Touareg

« À la Réunion des esprits jamais éteints veillent sous les sables
sans un sursaut du volcan l’île serait aux abysses »

Blandine Berne (Paysages – 8, page 63)

Après le premier recueil du Japon il a fallu qu’environ mille ans s’écoulent pour voir se produire un événement semblable dans la francophonie. Un grand nombre de compositions du Kokin-shû possèdent un caractère universel. Certaines résultent étonnamment contemporaines et auraient pu être écrites de nos jours par un auteur occidental. En voici un exemple :

« Une graine a suffi même parmi ces rochers le pin a poussé
si on aime d'amour vrai comment ne pas se rencontrer »

Anonyme (Amours) - Kokin-shû, Recueil de poèmes japonais d’hier et d’aujourd’hui

Le Kokin-shû a traversé les siècles pour parvenir jusqu’à nous. Chardons et pivoines est « un projet expérimental » né d’une initiative de Alhama Garcia. Quel sera le destin de ce recueil francophone aux mille et quelques tankas ? Recèle-t-il des tankas universels qui sauront voguer par delà l’éphémère ? Seul le temps saura le dire. En tout cas compliments à tous les auteurs avec lesquels j’ai eu le plaisir de partager cette aventure poétique et un merci particulier au poète-éditeur Patrick Simon grâce auquel le tanka a son droit de cité dans la poésie contemporaine.

« J’apprends à écrire sur les feuilles de l’automne mes mots se dissolvent
pour retourner à la Terre et au silence fécond »

Nadine Léon (Automne – 14, page 181)

On peut commander cet ouvrage directement du catalogue des Éditions du tanka francophone :

https://www.revue-tanka-francophone.com/editions/catalogue_editions_tanka.html#Chardons_et_pivoines

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