Bienvenue sur:
nadine-leon-auteur.wifeo.com
|
certains mots ne sortent
que sous forme de silence
l'horizon intouchable
enfant
je courais après mon ombre
d'un geste, d'un saut, d'une danse
je la modelais
sous la craie
se profilait un monde
en voie d'existence
aux arbres j'accrochais
d'invisibles images
et les nuages se peuplaient
de voyages faits de songe
fil d'ariane
à travers l'écriture
la voie de l'instant
* ~ *
sur le chemin
du non retour
le chant d’un oiseau inconnu
transperce la brume
toute cette souffrance
qui déborde
jusque dans l’eau du ciel
en forme de bol
mes mains pour récolter
la lumière qui vibre
funambule
entre l'ombre de son âme
et celle de la lune
le vent tisse
une toile de sons
où s’accrochent d’invisibles
chants d’oiseaux
le froid pénètre
dans les os
d’une humanité transie
entassée sous les murailles
des châteaux
habités de zombies
avec un porte-feuille gonflé
et le cœur desséché
les volutes d’une flûte
envoûtent les derniers rebelles
au loin
Oh … ce doux chant des sirènes
...
une enfant dans la boue
lave ses guenilles multicolores
vestiges d’un temps où
les couleurs existaient encore.
Regard et ciel voilé
dans la cuvette en plastique
le reflet des nuages qui passent
au-dessus du camp
Au pied du mur
le vent ne vient déposer
que quelques graines
…
grisaille glaciale
la file des réfugiés
pour la soupe chaude
* ~ *
en dehors de tout
le vent me parle encor d'amour
tout recommencer
la nature pousse son premier cri
sous forme de bourgeon
d'en dessous de la terre
l'invisible élan
dans les interstices du ciel
un souffle de printemps
et tout cet espace vide
qui attend
* ~ *
Ombres et lumières
le miroir imperturbable
du lac sans nuages
des pas et des voix, des jambes
le cliquetis des bottes à talon aiguille
le ramassage de la merde du chien en paletot écossais
de la bouche du métro le déferlement des masses
des pas dans les deux sens, quelques fois des bousculades
des pas pressés, d’autres insouciants dans leurs baskets dernier cri
un mégot
lancé dans le caniveau
je suis invisible
le tram à son passage fait voler jusqu’à moi un papier de bonbon rouge
les pas lents et fatigués d’une vieille en chausson qui s’aide d’un bâton
des pas gris ou noirs qui mènent avec indifférence leur danse sans musique
des pas d’un autre monde que le mien
des souliers flambant neufs ralentissent un moment, un gant de laine tombe
… il me va
~
soleil d’hiver
un mendiant s’endort
sur son ombre
les pieds des passants
peuplent sa solitude
~
errance dans les bois
je me fraie un chemin
dans l'herbe de la brume
l'hiver sème
ses jours sans ciel
les nuages transparents
enveloppent de leurs suairs
la silhouette drue des arbres
je t'aurai tant aimé
mes pas incertains se mêlent
à la lumière des cailloux
couverts de givre
...
le soleil ricoche
dans l'or jaune des crocus
mains poudrées de terre
...
_NadineLéon_