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publié en collectif dans Autour de Proust: Tanka-Proust Haïbun-Proust, Collectif, 168 pages, Éditions du tanka francophone
"Le tanka s'immisce presque dans la prose comme une narration dans la narration. Jouant parfois sa partition dans une autre dimension, il peut creuser un décalage spatio-temporel intéressant."
(extrait de la préface)
Le vent fait tourner
les pages du vieux cahier
bouteille à la mer
rompue contre les écueils
du temps qui ne revient plus
Vents et marées, démarrer, prendre de l'élan, enfoncer la porte de l'ordinaire, derrière ... la mer souffle le verre de l'ivresse, déferle l'impulsion silencieuse du soleil qui coule des paupières meurtries.
Je t'attends.
(extrait de Cahier, tanka-prose de Nadine Léon)
Une trentaine de poètes francophones ont voulu rendre hommage à Marcel Proust – Prix Goncourt en 1919 pour À l'ombre des jeunes filles en fleurs – sous la direction de Danièle Duteil et de Patrick Simon, à partir de l'une des cinq citations proposées. Un tanka-prose et un haïbun sont des compositions d'origine japonaise dans lesquelles des tankas pour le premier, des haïkus pour le second sont insérés dans la prose.
Mon texte a été écrit à partir de cette phrase de Proust :
"Sans laisser de côté ces mystères qui n’ont probablement leur explication que dans d’autres mondes et dont le pressentiment est ce qui nous émeut le plus dans la vie et dans l’art." ( Le temps retrouvé)
"Pour chacune ou chacun, c'est l'occasion originale, avec sa sensibilité, de retrouver le passé, le temps qu'elle ou il croyait avoir perdu, en employant le plus souvent l'imparfait dans leur prose et en se tournant vers le futur proche."
Francis Richard (blogger franco-suisse)
La pierre de chair c'est la rivière blanche des étoiles qui libère les fleurs de la nuit en larmes, de la nuit qui pleure, de la nuit qui rit, qui se déverse sur les mots endormis.
Cahier refermé
entre les pages jaunies
le vent souffle encore
dans le roulement des vagues
combien de soupirs d’amants
J’ai retrouvé ce cahier tout fripé en fouillant au hasard des caisses empilées dans les recoins du grenier. Je l’avais oublié. Dans ces pages à nouveau ouvertes j’ai réentendu tous les bruits de la mer, son chant mêlé d’amour et de mélancolie, toujours renouvelé et répété à l’infini depuis la nuit des temps, j’ai réentendu le cri aigu des mouettes par dessus le grondement des flots et puis les cornes de brume avant le retour au port ...
(extrait de Cahier, tanka-prose de Nadine Léon)
Autour de Proust: Tanka-Proust Haïbun-Proust, Collectif, Éditions du tanka francophone